Rendez-vous clandestin !

Manëick s'était échappé de chez Sandrine dès qu'elle fut prête et attendit que Pajermo la rejoigne en laissant Oyanah gambader à son aise.

Elle voulait le voir là dans le parc des amoureux. Elles s’approcha de la statue et en caressa la pierre, elle était nerveuse dans une heure le mariage débutait. La tradition voulait qu’ils ne se voient pas, la tradition elle s’en moquait. Elle l’entendit arriver et resta immobile le souffle court, n’osant se retourner.

Pajermo arriva au parc. Dès qu'il vit Manëick, il eut le souffle coupé, elle était majestueuse dans sa robe de mariée.
Oyanah jouait à ses cotés, montant et descendant les marches menant aux statues.

Parjermo gravit les quelques marches, posant un baiser sur la tête d'Oyanah en passant près d'elle.
Il s'approcha de sa promise, puis posa ses mains sur ses hanches.

- Tu es merveilleusement belle dans cette robe mia vita. Je t'aime, je t'aime tant lui murmura-t-il au creux de l'oreille avant de l'embrasser dans le cou

Manëick le sentit derrière elle et sourit. Elle sentit son souffle et un baiser dans son cou. Elle se retourna enfin. Il était beau à couper le souffle...
Elle s’approcha de lui n’osant le toucher, elle lui tendit soudain le parchemin et le petit pochon en velours noir.

-Mon grand-père m’a envoyé ceci, mon ange je dois te le remettre avant le mariage…

Elle le regarda ouvrir la missive un peu inquiet, il lut ces mots…

Citation :

Cher Jeune Pajermo,

Vous voici à quelques heures d’un grand événement, celui de prendre pour épouse ma petite-fille adoptive. Je me dois de vous présenter mes félicitations et mes recommandations aussi. Cette jeune femme qui fait battre votre cœur, a un jour fait battre le mien. Je l’ai trouvé enfant, couverte de bleus sur la route, elle était inconsciente, devait avoir quatre ans et étaient visiblement tombés d’un chariot. Je l’ai ramené à la maison mais ma femme n’en voulait pas et nous l’avons placé chez notre cuisinière. Ils avaient de nombreux enfants, mais j’ai toujours payé pour les dépenses que la petite occasionneraient. Plus tard je l’ai soigné et élevée en quelques sortes. Je suis son grand-père mais au delà de ceci je me considère comme son père. Aussi je vous demande d’en prendre grand soin. Elle ne vous a pas choisi par hasard, elle est intuitive si elle décide de vous épouser c’est que vous êtes un homme bien. J’aimerai attiré votre attention sur le fait que mon enfant est d’une constitution délicate, ces poumons sont fragiles, et sa santé précaire. Elle est sauvageonne et vit comme une artiste. J’espère que vous saurez la rendre heureuse. Je le souhaite de tout cœur. Promettez moi de passer me voir après vos noces, lors d’un voyage, je n’ai jamais eu l’occasion de voir Oyanah.

Toutes mes pensées vous accompagnent pour ce jour. Dans l’étui que va vous remettre ma petite-fille, vous trouverez un bijoux de famille il se transmet de génération en génération, vous l’offrirez plus tard au mari d’Oyanah. Il vous faut la porter pour vos noces, que le prêtre ou l’officier d’état civil vous marie avec, j’y tiens c’est un de mes souhaits. L’autre vous le connaissez…

Allez en paix mon fils par alliance. Et je vous attends au château dès que vous le pourrez.

Milles pensées.

Hector-Honoré Comte du Plessis de Lys

Manëick sourit à la lecture de la missive elle en reconnait la tournure entendant même avec un peu d'imagination la voix rocailleuse de son grand-père. Elle prit conscience qu'Oyanah ne connaissant pas celui qui avait bercé son enfance, et elle regarda sa fille en souriant.

Puis elle mit dans une menotte de son enfant, le pochon de velours noir et lui souffla...

- Tiens c'est pour ton papa....

- Papa Mo, dit la petite d'une voix flutée en retournant l'objet dans ses mains, Papa Mo elle finit par lui tendre et se débattit pour redescendre explorer les lieux à sa guise.

Manëick regarda Pajermo ouvrir le petit sac et faire glisser la bague dans le creux de sa main. Elle l'a reconnu c'était la chevalière de son grand-père !

- Ho la bague de Papi murmura-t-elle les larmes aux yeux en la glissant au majeur de la main droite de Pajermo, bienvenu dans la famille mon amour, lui murmura-t-elle !

Manëick l'embrassa longuement, langoureusement et ils prirent Oyanah par la main, il était temps pour eux de finir de se préparer et de se séparer surtout.

Elle avait les larmes aux yeux, déjà pensa-t-elle, et lissa ses mains devenues un peu moites sur sa robe.

Ils traversèrent le parc main dans la main et s'embrassèrent tendrement ne disant mot, émus l'un comme l'autre par la mariage qui approchait à grand pas. Pajermo l'amena jusque devant chez Sandrine et le regarda la tenant par la taille l'éloignant de lui pour mieux l'admirer.

- Va mon amour tu ne pourras pas être plus belle de toute façon, va mettre tes bijoux, va t'apprêter à devenir Madame Manëick d'Albrizzio.

Il l'embrassa tendrement et se séparèrent à regret...