"quiquonque n'a jamais connu...", Modile (poème)

Quiconque n'a jamais connu
Une belle amitié éperdue,
Ivresse d'une joie reconnue,

Trouveras ces mots inutiles,
Renieras ces vers malhabiles,
Obscurcieras les bonheurs fertiles
Ultimes recours de l'amour hostil;
Voudras ternir cette idylle
Eternelle et point fragile.

Usitant de toute son énergie,
Niera qu'il en a besoin aussi.

Ainsi seront les solitaires
Manquant d'ami, impopulaires;
Impassible et sectaires.

Tandis qu'un ami cependant,
Repondra toujours ardemment,
Oubliera ses propres tourments,
Usera jamais de boniments,
Vous écoutera aussi patiemment
Et vous laissera le coeur content.

Une âme soeur, si il en est,
Nacrera votre vie de bienfait.

Telle est sa devise ma fois,
Ranimer un coeur perdu parfois,
Effacer la douleur et l'effroi,
Soutenir votre être en émoi,
Oeuvrer pour oter tout désarroi,
Rire avec vous à pleine voix.