Sa petite maison

Depuis quelques mois Hygie a sa petite maison à Moulins. Mais depuis quelques mois Hygie ne s'en est pas occupée de sa petite maison.
Jusqu'à ce jour, elle n'y a pas fait grand chose puisqu'elle avait tout le temps dormi chez Traps, ou quelque fois dehors, à la belle étoile.
Ensuite les moines l'ont kidnappé, p't-être bien pour la remettre dans le droit chemin...
Et quand elle a enfin réussi à s'échapper de ses tortionnaires il ne lui a pas fallu longtemps pour aller sur les routes. Et encore moins de temps quand elle savait où elle allait, pourquoi et surtout pour qui.

La voilà de retour, bien décidée à faire un grand ménage chez elle. Malgré le peu de temps qu'elle y est venue, elle ressent le besoin de faire le vide, repartir à zéro. En même temps le vide, c'est ce qui habite cette bicoque, elle n'a rien dedans.

Elle arrive devant sa porte et se rappelle la dernière fois... elle soupire, ouvre sa porte et entre.
Une couche de poussière sur le sol, les vitres des fenêtres sont ternes, des toiles à tous les coins, un air lourd.
Hygie grimace, fait quelque pas et ouvre une à une les fenêtres.
La poussière se lève, vient lui chatouiller...

Aaaatchoum !!! Et beh ! Il est grand temps de faire quelque chose.

Hygie ressort de la maison se grattant le bras et va derrière la maison pour chercher quelque chose qui pourrait lui servir de balai.

"Qu'il est bon de vivre à Moulins", c'est ce que se répétait Karl depuis qu'il était rentré. Comme à son habitude il s'était levé tôt, un peu avant le chant du coq et le levé du soleil, et en avait profiter pour se promener en ville pendant que les rues étaient encore désertes. A chaque coin de rues quelques souvenirs lui revinrent en mémoire comme la capture d'un chat pour Aube, ou encore la nuit qu'il avait passé contre un arbre sur la place publique un soir où il avait trop bu. Sur un large sourire, le barbu déambulait saluant par moment les gens qui commençaient à se réveiller. Parfois aussi il s'amusait à se fixer un objectif comme trouver la maison de telle ou telle personne, ou encore à ne suivre que les endroits où il y avait le plus de verdure.
C'est d'ailleurs l'un de ces jeux qui l'amène jusqu'à la maison d'Hygie, il n'était jamais entré, mais elle lui avait parfois dit de passer. Karl regarde en l'air afin de se représenter à peu près l'heure qu'il doit être. Le soleil est plutôt haut dans le ciel, bien qu'il ne fasse pas bien chaud, même pour la saison. L'image du barbu hésitant à entrer et regardant le soleil dans le ciel pour lui donner des indications doit sans doute être amusante se dit il. Le jeune homme tente tout de même sa chance et frappe timidement à la porte... sans doute trop même, aucune réponse... elle n'est peut être pas là... Quoique ça n'est pas en effleurant une porte qu'on toc chez les gens pour qu'ils ouvrent... à moins d'avoir de la chance et que la personne se trouve derrière au bon moment. Il relève encore une fois la tête, histoire d'être sûre qu'il ne soit pas trop tôt. Visiblement, le soleil n'a pas changé de place, la seule nouveauté dans le ciel est un pigeon qui transporte une lettre, une belle bête d'ailleurs, à l'aise sur les pattes arrière, la plume lisse, l'œil affuté et surtout, un battement d'ailes spectaculaire. La bestiole captive un court instant Karl avant de le ramener à la raison et de lui faire frapper à la porte de la façon la plus banale possible :

TOC TOC TOC

Le barbu se frotte ensuite les mains, se disant que le ménage l'attend.

Hygie est dans son jardinet à essayer de trouver ne serait-ce qu'une branche pleine de feuilles en guise de balai. Très simple en automne ! La nature a repris ses droits, ce n'est plus de l'herbe mais une forêt vierge son jardin. Elles se bat avec toutes sortes de verdure qui lui arrivent jusqu'aux dessous des bras. Elle se gratte le cou. Avance un peu plus, baisse la tête, ses cheveux s'accrochent dans les ronces. Elle se gratte l'autre bras.

TOC TOC TOC

Elle relève la tête d'un seul coup.

Aïe ! Mes cheveux ! Saleté de ronces ! Ca doit être Karl.

Grand sourire aux lèvres, elle tente de sortir du pétrin dans lequel elle s'est fourrée sans trop de mal. Elle se gratte la nuque, se fait griffer par les épines, mais rien ne l'empêchera d'aller le rejoindre. Enfin libérée, elle sautille jusqu'au devant de sa maison.

Tu es là Karl ! Je suis contente de te voir. Je te préviens je n'ai encore rien fait et il y a un boulot monstre.

Toujours planté devant la porte, Karl attend gentillement. Cette fois il est sûr d'avoir toquer correctement. C'est seulement lorsqu'il se retourne qu'il voit Hygie qui semble venir de la petite forêt vierge dans son jardin. Ce qui, d'ailleurs, permets à Karl d'admirer la qualité de sa coiffure qui est en parfait accord avec la nature environnante. Un large sourire apparait sur le visage de Karl au fur et à mesure qu'elle se rapproche.

Tu es là Karl ! Je suis contente de te voir. Je te préviens je n'ai encore rien fait et il y a un boulot monstre.

Le barbu à une légère hésitation sur ce qu'il va dire avant de prendre la parole en faisant quelques pas dans la direction de la belle dame des bois.

Oui, je t'avais dit que je passerai t'aider... mais là je me demande s'il ne faut pas l'aide d'une équipe de soule plutôt...

Il préfère passer sous silence l'originalité capillaire d'Hygie qui devait avoir pas mal bosser avant d'en arriver là. Au lieu de ça il va la prendre dans ses bras,écarte une mèche de cheveux de son visage et l'embrasse doucement.

ça va ? j'espère que tu ne t'ai pas donner trop de mal sans avoir mon aide ? qui d'ailleurs j'espère te sera utile.

Oui, je t'avais dit que je passerai t'aider... mais là je me demande s'il ne faut pas l'aide d'une équipe de soule plutôt...

Elle penche la tête sur le côté, se gratte le cou, grimace un peu.

Je crois que t'as pas tord...

Moment de répit dans ses bras, elle profite de ses lèvres un instant.

ça va ? j'espère que tu ne t'ai pas donner trop de mal sans avoir mon aide ? qui d'ailleurs j'espère te sera utile.

Je pense que ça va sauf que je me gratte depuis tout à l'heure. Je me demande si je ne fais pas une allergie à cette poussière, il y en a tellement.

Hygie va dans sa maison et regarde de nouveau, en ressort.

J'ai un soucis, je n'ai rien pour qu'on s'en débarrasse.

Elle regarde la barbe de Karl en ayant un sourire en coin. Elle pose une main sur le visage de son amoureux et tire un peu sur la barbe.

Tu t'en sers ?

Elle se met à rire un peu puis retourne dans le jardinet pour continuer dans sa recherche.
Mais qu'elle est bête. Un beau buisson bien touffu est au bord de son terrain. Nullement besoin de retourner parmi les ronces. Ni une ni deux elle s'attaque à lui pour lui en extirper un bout. Gagné ! Toute fière, elle file dans sa maison.

Le jeune homme reste au même endroit tandis qu'Hygie fait des allés venus entre chez elle et dehors. Il la regarde en souriant avant qu'elle ne s'approche de lui pour lui caresser la barbe.


Tu t'en sers ?

Visiblement, elle ne se retient pas sur petites boutades amicales. Karl rejette rapidement un œil aux cheveux d'Hygie pour savoir si sa taquinerie est toujours d'actualité...Et par chance elle y est toujours, mais il devait sans doute y avoir une remarque plus fine à faire.
Sa belle Hygie rigole avant d'aller trouver une branche dans un buisson. "Si ça n'est pas fait pour passer le balais, c'est qu'elle vient de retrouver son peigne" se dit il en souriant légèrement.
Enfin, il fallait qu'il arrête de plaisanter dans sa tête, il a du boulot et pour le moment, hormis prendre des nouvelles, il n'avait fait aucun effort pour aider Hygie.

Tu ne m'as toujours pas dit ce que je devais faire chef ? Tu veux que je t'aide à nettoyer le jardin en arrachant des pei... des branches? tu préfères peut être que je m'occupe de la poussière qui te rend malade ? Sinon on peut aussi se servir de mon talent qui est de rester oisif une journée entière sans être repéré par personne.

Un léger sourire vint à nouveau animé le visage du barbu. Un court instant il espère qu'elle choisirai la solution de facilité en préférant rester à ne rien faire, se disant que le ménage pourrait être fait à leur retour.

Hygie était rentrée dans sa maison alors que les démangeaisons s'accentuaient. De plus elle était fatiguée rien qu'à regarder ce qu'il y avait à faire. Alors qu'en elle entend Karl dire...

Sinon on peut aussi se servir de mon talent qui est de rester oisif une journée entière sans être repéré par personne.

Sans hésiter elle ressort de la maison, jette son balai de fortune en l'air, prend la main de Karl et l'entraîne avec elle.

Ce soir on s'en va, alors profitons. Mais avant on passe par la rivière histoire que je me dépoussière. Ca te va ? Enfin même si ça te va pas, c'est obligatoire là, j'en peux plus.
A bientôt La Malice !

Encore une fois la paresse prit le dessus, mais ce n'est pas sans plaire à Karl. Ils auraient bien tout leurs temps de ranger une fois leurs retour et puis ça l'ennuie de retirer la poussière en se demandant si elle ne se réinviterait pas durant leur absence chez Hygie à nouveau.


Ce soir on s'en va, alors profitons. Mais avant on passe par la rivière histoire que je me dépoussière. Ca te va ? Enfin même si ça te va pas, c'est obligatoire là, j'en peux plus.
A bientôt La Malice !

la rivière, le jeune homme aime bien cet endroit et il n'y a a passé que trop peu de temps depuis son retour à Moulins. Timidement, le barbu prit la main d'Hygie et fit quelques pas avec elle avant de s'arrêter.

Par contre en revenant, faudra qu'on se motive mieux que ça pour ranger ton chez toi hein !

Sur un léger sourire, Karl se rend compte qu'il n'est passé uniquement pour la tenter d'arrêter. C'est pas bien glorieux, mais au moins il pourrait profiter de sa présence ainsi que de la rivière.

Après plusieurs jours de voyage, Cris, Khory, Karl et Hygie étaient revenus chez eux, à Moulins.
Hygie était partie sans s'occuper de sa maison au final. Karl avait su y faire pour la détourner de ses obligations qui, en fait, pouvaient attendre.
Le voyage avait été un peu fatiguant et tout ce que Hygie voulait, c'était se reposer.

Arrivée à la maison, elle retrouve son équipement de fortune pour nettoyer sa petit bicoque. Balayage, nettoyage, elle aère, elle astique, elle s'arrête, sourire aux lèvres sous ses yeux cernés, la satisfaction est là, il ne restera plus que le dehors, mais ça, elle s'en fou pour le moment.
Elle va aller en taverne, pour y trouver un feu, un fauteuil, manger, boire et dormir. En y ajoutant une présence masculine pour la prendre dans ses bras et tout serait parfait. Hygie quitte encore sa maison, direction la ville.